Sommaire
- 😁 Ça m’a mis de bonne humeur
- #1 - Les banques françaises ont fait moins pire que l’année dernière.
- #2 - Le G7 dit bye-bye au charbon !
- #3 - Il pleut depuis 18 000 jours (en ressenti) et ça saoule, mais avez-vous pensé aux nappes phréatiques ?
- 🤯 Ça m’a fait vriller
- 🤭 Ça m’a fait rire (jaune)
- ✨ Ça vous fera briller en société
- 🔎 Ça m’a fait me creuser la cervelle - Est-ce que la transition va créer ou détruire des emplois ?
- Moins d’emplois dans les secteurs émetteurs
- De nouveaux emplois dans les secteurs de la transition
- L’urgence : planifier et anticiper
- 🗳️ L’avis du (meilleur) public
- Je donne mon avis sur la Gazette !
- 🧑🍳 La recette du mois
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[Gazette rédigée avec 🌶️ par Caroline]
Coucou, juste un petit mot sympa pour souhaiter la bienvenue à toutes les nouvelles personnes qui se sont abonnées à notre gazette récemment !
J’aurais bien cité tout le monde dans l’ordre alphabétique (pour ne pas faire de jaloux et jalouses) mais ça aurait été un poil chargé.
Vous êtes maintenant plus de 34 636 personnes à recevoir cette gazette chaque mois, soit quasiment autant que la population de la ville de Plaisir dans les Yvelines.
Coïncidence ? 100 % sûr que non.
- Mon premier est le cri du Père Noël.
- Mon deuxième est un bruit de bouche un peu dégueu.
- Mon troisième est un film d’Alain Chabat dans lequel ça va être tout noir.
- Mon quatrième est le contraire de moche.
- Mon cinquième est un poisson plat.
- Mon sixième veut dire "là" en verlan.
Mon tout est un phénomène que tout le monde a vu le week-end dernier, SAUF MOI.
Ce phénomène est la conséquence de tempêtes solaires particulièrement fortes et répétées qui ont touché la Terre.
Voilà, je suis extrêmement jalouse et envieuse, alors que je sais que c’est mauvais pour ma santé mentale.
Mais je relativise, car ça pourrait être pire.
Je pourrai être… confinée.
Non pas pour des raisons sanitaires — j'ai déjà expérimenté ça pendant le COVID-19, et j’ai aimé ne pas me laver pendant plusieurs jours ; et vous ? — mais pour des raisons climatiques.
Depuis des semaines, l'Asie est frappée par des températures extrêmes, à tel point que plusieurs pays ont mis en place des "confinements climatiques".
En gros, on reste chez soi car il fait trop chaud : certaines écoles sont fermées et le télétravail est privilégié.
Ça n’a encore jamais été le cas en France, mais ça nous pend au nez (rappel : l’Europe est le continent qui se réchauffe le plus rapidement).
QUID de se bouger pour que ça ne soit pas de pire en pire ? Oui, je sais soulever les foules : appelez-moi "Caroline Targaryen".
Bon, même si j’ai loupé les aurores boréales, je vais quand même vous raconter plein de choses intéressantes (selon moi) dans cette gazette.
Au programme : du pétrole, du charbon, de l’eau, des crustacés, des baleines et des aubergines.
Est-ce que j’ai choisi d’aller dans un ordre croissant de ce que j’aime le moins à ce que j’aime le plus ? Totalement.
Évidemment, ça termine par de la nourriture (miam).
😁 Ça m’a mis de bonne humeur
Même si j’ai loupé les aurores boréales.
#1 - Les banques françaises ont fait moins pire que l’année dernière.
Selon le rapport "Banking on Climate Chaos" qui vient tout juste de sortir, les 60 plus grandes banques au monde ont prêté en 2023 plus de 700 milliards de dollars aux énergies fossiles, soit 6 900 milliards de dollars depuis 2015.
Arrêtons-nous une seconde sur ce nombre : 6 900 MILLIARDS de $.
En ce qui concerne les grandes banques françaises, elles ont réduit leurs financements aux énergies fossiles, passant de 24,8 milliards de dollars en 2022 à 14,5 milliards en 2023.
Ceci dit, entre 2021 et 2023, elles ont tout de même investi 67 milliards de dollars dans le secteur, faisant de la France le 2ème plus gros pays à soutenir les géants du pétrole et du gaz (dont TotalEnergies, Eni et Saudi Aramco).
Le problème, c’est que ces investissements :
- vont à l'encontre des recommandations du GIEC et de l'Accord de Paris qui visent à limiter le réchauffement climatique bien en dessous de 2°C ;
- se font en partie grâce à nos économies : sans le savoir, nous finançons la fin du monde et un avenir pas folichon pour nos enfants (je ne rigole pas).
Enfin, pas celles et ceux qui sont chez Green-Got, comme moi par exemple.
#2 - Le G7 dit bye-bye au charbon !
Je ne parle pas de la compagnie de taxi, mais bien du groupe réunissant l'Allemagne, le Canada, les États-Unis, la France, l'Italie, le Japon et le Royaume-Uni.
Pour la première fois, les pays du G7 ont fixé une date limite pour stopper l’usage du charbon sans dispositifs de captage et de stockage du CO₂, en s’engageant à fermer leurs centrales électriques à charbon avant 2035.
Cette décision est particulièrement notable pour le Japon qui adooooore le charbon (1/3 de son mix électrique en est issue), mais qui a fini par accepter de se mettre une date limite, même s'il est le dernier du groupe à le faire.
Cette mesure est une (très) bonne nouvelle pour les amateurs de vie sur Terre, le charbon étant la source d'énergie la plus polluante.
Cela dit, le G7 a toujours du mal à imposer des règles strictes sur le pétrole et le gaz, en laissant de côté les propositions de la France de se débarrasser du pétrole en 2045 et du gaz en 2050.
Mais cette initiative du G7 envoie un signal fort, surtout aux pays du G20 comme la Chine, championne du monde des émissions de gaz à effet de serre.
Gentil rappel : en France on a un mix électrique plutôt "propre", mais n’oublions pas qu’on importe BEAUCOUP de choses qui viennent de Chine, produites à partir de charbon.
Sources : Le Monde, Ouest France
#3 - Il pleut depuis 18 000 jours (en ressenti) et ça saoule, mais avez-vous pensé aux nappes phréatiques ?
Oui je sais, j’ai déjà parlé de la pluie (et du beau temps) la dernière fois, mais si j’en reparle ce mois-ci, c’est que c’est encore mieux !
Le niveau des nappes phréatiques est excédentaire sur une bonne partie de la France : au 1er avril, 58 % d’entre elles étaient au-dessus des normales mensuelles (danse de la joie).
Si on compare avec le 1er avril 2023, quand 75 % des nappes étaient plus basses que la normale et aucune n'était en excédent, l'amélioration en 2024 est… spectaculaire !
Même si l'ambiance est à l'optimisme, le BRGM reste sur ses gardes face au risque de sécheresse pour l'été 2024, en particulier si le climat suit le même schéma que les deux années précédentes.
Et c’est pas parce que 2024 a été généreuse en eau que ce sera le cas chaque année, donc quoi qu’il arrive, il faut préserver les ressources.
Traduction : pas besoin de laver sa voiture une fois par semaine, elle s’en remettra.
Sources : BRGM, Ouest-France
🤯 Ça m’a fait vriller
En plus d’avoir loupé les aurores boréales, j’ai appris un truc pas cool.
Des crustacés refusent d’avoir des relations sexuelles à cause des déchets plastiques.
Oui, vous avez bien lu.
Une étude de l'Université de Portsmouth a révélé que des additifs chimiques présents dans les objets en plastique du quotidien (jouets, emballages) perturbent le comportement sexuel et la reproduction de certains crustacés, comme les gammares d'eau douce.
En plus d’être dangereux pour notre santé, les effets de ces substances sur le comportement des animaux marins pourraient gravement perturber la chaîne alimentaire et chambouler la biodiversité, ainsi que l'équilibre écologique des zones côtières européennes.
Bon, on savait déjà que les composants des plastiques pouvaient altérer le système endocrinien et la fertilité tant chez les humains que chez les animaux, mais la nouveauté c’est l'impact de ces additifs chimiques polluants sur le comportement sexuel de certaines espèces.
Je ne vous fais pas un dessin : il est primordial de lutter contre la pollution plastique.
Si vous ne le faites pas pour vos enfants, faites-le au moins pour la sexualité des crustacés.
Sources : Sciences Direct, Phys
En parlant de sexualité (oui, j’ose la transition), vous attendez avec impatience le compte commun Green-Got ?
Il arrive bientôt, chaud comme la braise :
Je m’inscris !
En parlant de sexualité (oui, j’ose la transition), on a une nouvelle très hot pour vous…
L’assurance-vie GG Planet sera accessible à toutes et tous dès mercredi prochain, sans liste d’attente :
🤭 Ça m’a fait rire (jaune)
Un peu comme quand j’ai vu toutes les photos des aurores boréales sur Instagram.
✨ Ça vous fera briller en société
Les baleines bleues s’accouplent avec d’autres espèces.
Après la sexualité des gammares d’eau douce, place à celle des baleines (oui c’est le thème du jour, ça doit être le printemps) !
Des chercheurs ont découvert que des baleines bleues de l'Atlantique Nord ont du rorqual commun dans leur ADN, ce qui suggère que ces deux espèces se croisent assez souvent, si vous voyez ce que je veux dire…
Bien que les baleines bleues soient beaucoup plus massives, avec environ 85 petites tonnes de plus, elles s'accouplent parfois avec des rorquals communs, donnant naissance à des baleines hybrides.
Les scientifiques pensaient que ces hybrides ne pouvaient pas faire de petits, mais cette étude change la donne. En analysant l'ADN de 26 baleines bleues, les chercheurs ont trouvé que 3,5 % de leur ADN venait des rorquals communs, ce qui remet en question l'idée qu'ils étaient stériles.
La mauvaise nouvelle, c’est que ce mélange pourrait rendre les baleines bleues "moins résilientes" au changement climatique.
L’autre mauvaise nouvelle : c’est que cette étude n’explique pas pourquoi j’ai loupé les aurores boréales.
Source : Sciences et avenir
🔎 Ça m’a fait me creuser la cervelle - Est-ce que la transition va créer ou détruire des emplois ?
Gentil rappel : c’est vous qui avez choisi ce sujet en votant sur Instagram, vous êtes donc un paquet à vous demander si votre boulot existera encore demain. Bienvenue au club !
→ Par ici pour choisir les prochains sujets de décryptage.
On le sait, pour atteindre la neutralité carbone, il faut changer nos énergies, nos modes de production et nos modes de consommation.
Autant dire qu’il y a du grabuge dans l’air !
Dans cette transformation, des emplois vont disparaître et d’autres vont être créés.
Le think tank The Shift Project — fondé entre autres par Jean-Marc Jancovici — dans son "Plan de transformation de l’économie française" (PTEF) estime à :
- 800 000 le nombre d’emplois supprimés ;
- 1,1 million le nombre d’emplois créés ;
Soit un accroissement net de 300 000 emplois en France à l’horizon 2050.
Mais quels secteurs vont être impactés ? Quels seront les métiers de demain ? Et comment faire pour que cette transition soit la plus juste possible ?
Je vais essayer d’y répondre avec mes mots, même si j’aurais préféré vous répondre avec des aurores boréales (ok j’arrête).
Moins d’emplois dans les secteurs émetteurs
Il est facile d’identifier les métiers qui n’existeront plus, ce sont ceux des secteurs qui émettent le plus aujourd’hui, et qu’il va falloir limiter pour atteindre la neutralité carbone en 2050.
Par exemple :
- l’industrie automobile actuelle (-300 000 emplois selon le PTEF, les voitures thermiques ne pouvant plus être en vente en 2035) ;
- le transport routier (-100 000 emplois) ;
- la construction neuve (-90 000 emplois) ;
- le transport aérien (-40 000 emplois).
Dans ces secteurs, des métiers vont forcément devoir se transformer, comme ceux de la construction neuve qu’il faudra reconvertir vers la rénovation et l’économie circulaire.
De nouveaux emplois dans les secteurs de la transition
Cette transformation offre également des opportunités pour créer des emplois dans de nouveaux secteurs essentiels à la transition comme :
- le transport ferroviaire longue distance (+40 000 emplois) ;
- le fret ferroviaire et fluvial (+15 000 emplois) ;
- l’industrie du vélo électrique ou non (+230 000 emplois) ;
- l'agriculture durable (+500 000 emplois).
On verra se développer de "nouveaux" métiers, comme installateur de bornes de recharge électrique et de panneaux photovoltaïques ou bien aménageur d’espaces verts dans les villes que l’on aura reverdies.
L’urgence : planifier et anticiper
Même si on ne sait pas encore à quoi ça va ressembler, il est primordial que cette transition soit juste, et ne laisse personne sur le carreau.
D’où l’urgence de planifier et d’anticiper les changements à venir, territoire par territoire, secteur par secteur. Et ça passe (entre autres) par :
- l’éducation des plus jeunes aux enjeux climatiques et de protection de la biodiversité ;
- la formation et la reconversion des travailleurs et travailleuses des secteurs menacés via des politiques publiques fortes ;
- la relocalisation et le développement d'emplois sur le territoire ;
- l'intégration de nouvelles technologies pour faciliter le travail, tout en respectant l'environnement.
C’est un travail qu’il est urgent de faire, en mettant autour de la table les entreprises, les élus locaux, les syndicats et les associations pour organiser cette transformation.
En résumé : au boulot (sans mauvais jeu de mots) !
Perso, ce qui me fascine dans ce débat, c'est l'argument selon lequel on doit continuer comme avant pour éviter de perdre des emplois (sacrifier l'avenir au profit du présent).
Sauf que si on avait toujours suivi cette logique, on aurait encore aujourd’hui en France des mines de charbon actives.
On devrait plutôt voir cette transition comme une opportunité pour toutes et tous d’accéder à un emploi de meilleure qualité, en rompant avec la productivité (au profit de la qualité et de la durabilité) et en retrouvant du sens dans un métier utile, qui nous rend heureux et heureuses (sortez les mouchoirs).
Des changements sont inévitables, il est donc crucial de les anticiper, car de toute façon, ils finiront par s'imposer à nous.
Au fait, on recrute dans l’équipe com de Green-Got, ça se passe ici.
🗳️ L’avis du (meilleur) public
What time is it? It’s sondage time!
Ce mois-ci, un sondage un poil différent : on aimerait beaucoup avoir votre avis sur "La Gazette du Renard" (c’est ce que vous êtes en train de lire).
Notre objectif principal étant que vous l’aimiez plus que vos parents, on a très envie de savoir comment elle pourrait vous plaire davantage.
Fréquence, longueur, rubriques et tutti quanti, ça vous prendra 2 minutes maximum de nous dire ce que vous en pensez :
Je donne mon avis sur la Gazette !
Une place pour le concert de Taylor Swift à la fin du questionnaire.
Non c’est faux, mais faites-le quand même (svp).
Résultats du mois dernier
On vous avait demandé quelle cause environnementale vous tenait le plus à cœur ? Voici vos réponses :
A. La lutte contre le changement climatique
31,1 %
B. La préservation de la biodiversité
34,3 %
C. La réduction de la pollution plastique
10,4 %
D. Le développement d'une agriculture durable
10,7 %
E. La protection des océans et cours d'eau
6,6 %
F. Une extinction de voix à durée indéterminée pour les climatosceptiques.
6,9 %
🧑🍳 La recette du mois
5 jours de soleil la semaine dernière, il ne m’en fallait pas plus pour mijoter mon plat estival préféré : la caponata 🤌 (à dire avec l’accent sicilien).
C’est ni plus ni moins qu’une salade d’aubergines avec (entre autres) des oignons rouges, des tomates, du céleri, des olives et des câpres.
Pourquoi c’est bon ? Car ça mijote lonnnngtemps (et pendant que ça mijote, on peut bouquiner ou jouer au tarot).
C’est peut-être pas aussi beau que des aurores boréales, mais c’est délicieux :
Et voilà, cette gazette touche à sa faim (oui je maîtrise aussi les jeux de mots).
J’espère qu’elle vous a plu, car c’est un peu le but.
À bientôt,
Caro 🦊
PS - Bon j’ai bien réfléchi, je vais réserver des billets de train pour la Laponie.
Vous avez aimé lire ma gazette ? Merci pour moi. N’hésitez surtout pas à en parler autour de vous, j’adore ça (mais pas plus que les aurores boréales).
Par ici pour la partager aux francophones du monde entier.