Sommaire
- Les banques ne sont pas éthiques ?
- Comprendre l’impact de son argent
- Demander aux banques de changer leurs pratiques
- Les alternatives éthiques pour son argent
- Utiliser les monnaies locales
- Devenir actionnaire d’une entreprise
- Investir via les plateformes de financement
- Choisir une épargne (salariale) solidaire
- Ouvrir un compte dans une banque éthique et écologique
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Suite à la crise financière de 2008 et à la crise de la dette en Europe, de nombreuses personnes se sont interrogées sur les alternatives possibles aux banques pour garantir la sécurité de leur argent. Aujourd'hui, ce sont pour des raisons environnementales que la question revient. Si vous avez lu les derniers rapports d’Oxfam et de Banking on Climate Chaos sur l’impact des grandes banques sur le climat, alors vous savez que notre argent à la banque finance encore massivement les énergies fossiles.
Alors comment faire en sorte que votre argent qui participe trop souvent à financer l’industrie fossile soit utilisé de façon plus éthique ? Voici quelques idées clé pour vous aider à comprendre pourquoi votre banque n’est pas forcément éthique et quelles sont les alternatives existantes pour aligner votre argent avec vos valeurs.
Les banques ne sont pas éthiques ?
Comprendre l’impact de son argent
Peu d’entre nous savent ce que finance réellement notre argent à la banque. Car celui-ci ne dort pas, bien au contraire, il est investi, majoritairement dans des projets et entreprises non compatibles avec la préservation du climat.
C’est le cas du projet EACOP, un projet de pipeline chauffé en Ouganda, qui menace l’environnement et les populations locales. Face à cette menace, une mobilisation hors norme s’est mise en place pour sensibiliser les citoyen•nes à ce qui est fait de leur argent, et inciter les banques à désinvestir de Total. Selon Rift, ce sont 15 à 20% des produits d’épargne qui financent Total Energies aujourd’hui. Financer Total, c’est financer le réchauffement climatique.
La première solution possible si vous ne souhaitez pas changer de banque, c’est donc d’analyser la composition de votre épargne et l’impact de votre argent à la banque. Pour cela plusieurs outils existent comme le site Combien émet mon argent et l'application Rift créée par Lita.co.
Demander aux banques de changer leurs pratiques
Maintenant que vous savez, vous pouvez demander à votre banque et à votre banquier ou banquière actuelle plus de transparence sur l’utilisation de votre argent. Vous pouvez aussi demander qu’elle vous propose des offres plus responsables pour votre épargne, pour éviter de financer l’industrie des énergies fossiles. Attention toutefois à ce qui se cache derrière les noms, ce n’est pas parce que c’est écrit durable que cela finance la transition écologique.
Les alternatives éthiques pour son argent
Une fois que l’on a fait le constat que notre argent participe à nous diriger vers un monde à +3, +4 ou même +5°C, que fait-on ? Le sortir des banques pour le cacher sous son matelas est-il la seule solution ? Ce n’est peut être pas la plus pratique en tous cas...
Heureusement, il existe des alternatives plus éthiques, plus simples et plus sûres pour faire travailler votre argent pour le climat.
Utiliser les monnaies locales
En fonction de là où vous habitez, vous avez peut-être déjà entendu parler de la Pêche, de la Graine ou encore du Sol-Violette. Toutes sont des monnaies locales, dont la spécificité est de n'être présentes que sur un territoire limité, et utilisables chez des acteurs et actrices de l'économie locale.
Selon le site Finance pour tous, une monnaie locale est "un instrument de paiement qui ne peut être utilisé que sur un territoire restreint, une commune ou une communauté de communes. Elle est mise en place par une association qui en assure la gestion avec l’aide d’un établissement financier".
La France compte aujourd'hui 82 monnaies locales sur son territoire. C'est le pays qui en a le plus grand nombre ! Elles ont vocation à favoriser le commerce de proximité. Ces monnaies locales n'étant valables que dans une territoire donné, avec elles on est sûr que son argent n'ira pas à l'autre bout du monde et favorisera la production locale. Elles sont aussi très souvent inutilisables dans les grandes structures comme les supermarchés, ce qui peut garantir une production plus locale. C'est une alternative éthique aux banques, mais comme pour l'argent liquide traditionnel, il n'est pas facile d'en conserver de larges sommes en sécurité.
Devenir actionnaire d’une entreprise
Cela vous surprend ? Et pourtant, un bon moyen d’investir son argent pour financer la transition est de devenir actionnaire d’une entreprise. Deux stratégies sont alors possibles :
- Devenir actionnaire d’une entreprise alignée avec l’Accord de Paris sur le climat et qui agit pour préserver l’environnement et la biodiversité.
C’est notamment le cas si vous décidez de prendre des parts dans une société coopérative comme Commown ou Railcoop. Dans le système coopératif, 1 personne = 1 voix, quelque soit le montant investi. Vous pouvez donc participer à la prise de décision et influer sur les choix de l'entreprise !
- Devenir actionnaire d’une entreprise aux pratiques climaticides pour infléchir leur stratégie.
Devenir actionnaire d'une entreprise, quelle que soit sa taille, donne une voix lors des conseils d’administration et réunions d’actionnaires pour faire entendre ses exigences. Avec suffisamment de parts, il est possible de porter des résolutions lors d'une Assemblée Générale pour partager certaines préoccupations, notamment en lien avec le climat.
C’est le travail réalisé depuis 2015 par Follow This, une organisation néerlandaise dont l’objectif est d’acheter suffisamment d’actions dans des grandes entreprises comme la major pétrolière Shell pour pouvoir infléchir sur leur politique, en soumettant des résolutions pour que les objectifs climatiques de réduction des émissions de gaz à effet de serre soient pris en compte. C'est ce qu'on appelle l'activisme actionnarial.
Investir via les plateformes de financement
Vous pouvez aussi choisir de financer directement des projets et entreprises qui sont à la recherche d’investisseurs et investisseuses. Des plateformes existent comme Lita.co ou Miimosa, qui sont spécialisées dans le financement de projets, start-ups ou PMEs engagées socialement ou environnementalement. Le financement peut prendre la forme d'un prêt, ou d'un achat de parts sociales, d'actions ou encore d'obligations.
On trouve également les plateformes de financement participatif comme KissKissBankBank ou Ulule, qui permettent de financer des projets en échange de contreparties physiques, financières ou symboliques. On appelle souvent ce type d'investissement "crowdlending".
Dans les deux cas, rediriger son argent vers un investissement de ce type est intéressant car cela permet de choisir directement les projets que l'on souhaite financer. Ce placement est en général de courte à moyenne durée (3 mois à 7 ans selon les projets) et permet de financer l'économie réelle. Les plateformes de financement responsables permettent de soutenir des projets et entreprises dont la mission et le coeur d'activité fait sens, avec un impact, un niveau de risque et de rentabilité adapté à ce que l'on recherche.
Certains projets comme Time for the Planet, proposent même d'investir sans retour sur investissement financier (si vous décidez de partir, vous récupérez la somme investie, et être actionnaire ne vous donne pas de dividende) et mettent en avant le Taux de Retour sur la Planète pour valoriser l'impact environnemental.
Choisir une épargne (salariale) solidaire
Son épargne, qu'elle soit personnelle ou salariale, n'est pas toujours investie dans des projets compatibles avec le climat. Ainsi aujourd'hui, sur les 5 000 milliards d’euros qui sont épargnés par les Français et Françaises, seulement 0,29% financent des projets solidaires. Pour l'épargne salariale (proposée par certaines entreprises à leur collaborateurs et collaboratrices) ce sont 5 à 10% des montants épargnés qui sont consacrés au financement d’organismes solidaires ou à forte utilité sociale. C'est mieux, mais on est encore loin du compte.
C'est pourquoi en 2021, MiiMOSA avait lancé un mouvement pour démocratiser l’épargne responsable et solidaire avec le soutien de nombreux acteurs de la transition verte, dont l'ambition était de passer le montant de l’épargne solidaire en France de 0,29% à 1%.
Si la majeure partie d'entre nous ne sait pas comment est investie son épargne, il est important de s'en soucier car elle représente un levier majeur pour financer la transition écologique et sociale. Si vous disposez d'une épargne salariale dans votre entreprise, vous pouvez demander à ce qu'elle soit redirigée vers un fonds solidaire. Pour votre épargne personnelle, vous pouvez vous diriger vers des solutions éthiques et écologiques comme Green-Got.
Ouvrir un compte dans une banque éthique et écologique
Vous ne pensiez pas partir sans que l’on parle de Green-Got ?
La dernière solution éthique pour votre argent, mais pas des moindre, est de changer pour une alternative écologique comme Green-Got. Chez Green-Got, l'argent des membres finance uniquement la transition écologique (et non plus le pétrole, le charbon ou le gaz comme c’est le cas dans la très grande majorité des autres banques). Notre objectif ? Que plus aucun euro n'aille aux énergies fossiles.
Grâce au compte courant et à un compte épargne, il est possible de financer la transition écologique, ce qui est aujourd’hui essentiel pour lutter contre le réchauffement climatique, et permettre à tout le monde de le faire. Pour garantir des investissements éthiques sur des produits d’épargne comme l’assurance-vie, nous allons notamment nous baser sur les labels Finansol (l’économie sociale et solidaire) et Greenfin (transition énergétique et écologique) ainsi que sur des partenaires experts pour sélectionner les projets en entreprises dans lesquels investir. Et à chacun de vos paiements, un don est fait pour soutenir des projets écologiques. Une solution simple qui vous permet de réduire l'impact de votre argent sur l'environnement au quotidien, en le redirigeant vers des projets éthiques.
Trouver une alternative éthique à sa banque n'est pas toujours facile. Pourtant, comme mentionné ici, les solutions sont de plus en plus nombreuses, ce qui permet à chacun et chacune de trouver chaussure à son pied. Il ne reste plus qu'à sauter le pas, et d'inciter les autres à le faire aussi pour construire un monde aligné avec nos valeurs !
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